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Approche numérique de la santé   

Note :

Enquête : -> Le corps augmenté.

Pays : France

Langue :

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L’informatique, et plus précisément le numérique affecte tous les secteurs, et les forcent à changer, à se modifier afin de rester moderne. Cela comprend donc le domaine de la santé, qui n’échappe pas à la règle. Je parlerai dans une première partie du corps augmenté, puis de l’impact du numérique sur la gestion de la santé et de la médecine dans une seconde partie.

Le corps augmenté correspond à un être humain sur lequel des éléments externes ont été ajoutés, avec deux principaux objectifs, rendre une capacité perdue à un humain, ou bien l’améliorer. Ce courant de pensée à changer le corps humain initial s’appelle le transhumanisme.
Ce premier cas correspond à la suite logique des soins, on peut par exemple mettre une prothèse à une personne ayant perdu un membre, ou encore lui faire partiellement retrouver la vue à l’aide d’une rétine artificielle.
L’Eyeborg est une innovation qui se présente sous la forme d’une oreillette connectée à une caméra qui permet aux aveugles d’apprécier les peintures et les dessins, car il analyse leurs couleurs et les « transforme » en signaux sonores audibles pour l’oreille humaine. Il a été créé pour la première fois par Adam Montandon en 2003, et se base sur l'échelle de musique sonochromatique de Harbisson, qui associe à chaque couleur une note de musique.
On peut aussi parler de la bio-ingénierie, ou le génie biologique, qu’une recherche de McKinsey & Company définit comme l’application de principes d’ingénierie à la conception et à la transformation de technologies destinées à résoudre des problèmes biologiques. Les innovations biologiques sont regroupées en quatre domaines.
Premièrement, il y a les biomolécules, qui correspondent à la cartographie et à l’ingénierie des molécules.
Deuxièmement, les biosystèmes, définis comme l’ingénierie des cellules, des tissus ou des organes.
Troisièmement, les biomachines, c’est-à-dire l’interface entre les machines et la biologie.
Et dernièrement, la bio-informatique, soit l’utilisation de molécules telles que l’ADN ou de cellules pour le calcul.
Ces catégories peuvent être regroupées entre elles, les biomolécules avec les biosystèmes, et les biomachines avec la bio-informatique.
Tout d’abord, les deux premiers. Dans ces deux domaines, de nombreuses avancées récentes ont eu lieu, qui nous permettent de mieux comprendre les divers processus biologiques existants dans notre corps. Cela nous permet maintenant de modifier une cellule vivante afin de guérir ou de prévenir une maladie, notamment grâce à l’outil CRISPR (Clustered regularly interspaced short palindromic regions). Ce « couteau suisse » de la génétique est révolutionnaire : C’est une technique peu chère donnant la possibilité de modifier, de supprimer ou d’ajouter des gènes, ce qui permet de créer des organismes mutants très rapidement ! Avant, obtenir un animal possédant des gènes mutants était un processus très laborieux, au résultat incertain, et avec un faible taux de réussite. Ainsi, il fallait au minimum 2 mois pour obtenir une mouche mutante stable, sans possibilité de choisir sa mutation, alors que grâce au CRISPR, il suffit de commander à une entreprise spécialisée l’animal que l’on veut avec les mutations que l’on veut, et une mouche, par exemple, arrivera en 1 mois.
Dans les catégories des biomachines et de la bio-informatique, les interactions entre informatique et biologie sont de plus en plus profondes. Par exemple, le stockage de données est révolutionné, car on peut maintenant mettre des informations sur de l’ADN, or, cette dernière possède une densité de stockage environ un million de fois plus grande que celle d’un disque dur !On peut maintenant également mesurer les signaux neuronaux, ce qui est d’une grande aide pour élaborer des neuroprothèses.


La médecine a beaucoup évolué avec l’ère du numérique, avec de nombreuses innovations visant à simplifier la tâche des médecins et à rendre les échanges plus fluides et aisés.
Dans ce domaine, l’exemple le plus connu est celui de Doctolib. Doctolib est une application créée en 2013 qui se divise en deux parties, une destinée au personnel de santé et une autre pour leurs clients. Les clients peuvent y prendre leurs rendez-vous, et également les annuler, tandis que les médecins y gèrent leurs nombreuses consultations, et peuvent y inscrire les données de santé de leurs patients.
Cette plateforme octroie de nombreux avantages pour de faibles inconvénients. Tout d’abord, la prise de rendez-vous est grandement améliorée, car le personnel de santé n’est pas dérangé par les appels intempestifs de personnes souhaitant une consultation, et les clients peuvent les réserver à n’importe quelle heure de n’importe quel jour. De plus le temps de gestion du secrétariat est réduit en moyenne de trente pourcents, et le nombre de consultations non honorées est divisé par quatre. De plus, le service est gratuit pour les clients. Cependant, il n’en est pas de même pour les praticiens, qui doivent payer 129 euros par mois pour la gestion des consultations, et 79 euros par mois pour avoir accès au service de téléconsultation de Doctolib.
La téléconsultation, et plus généralement la télémédecine, c’est beaucoup développée lors du confinement lié au COVID-19, à cause de l’impossibilité de déplacement. Cet outil permet de consulter son médecin traitant dès lors que quelque chose ne va pas, mais que ce n’est pas très grave, ou urgent.
Le numérique a tellement révolutionné le monde de la santé que tous les changements ne sont pas citables.
On peut par exemple parler des intelligences artificielles qui pourraient être pour certaines spécialisées en médecine, avec une base de données médicales, effectuer des diagnostiques simple, et ainsi alléger la charge de travail du personnel. Cette possibilité peut faire peur, car les patients ne seraient pas en mesure de détecter une erreur ou un bogue, et pourraient ainsi prendre un traitement inefficace, voire dangereux.
Dans un autre domaine, divers outils permettent d’effectuer des tests simples ne nécessitant pas réellement la présence d’un médecin, comme par exemple les montres et les bracelets connectés. Dans cette catégorie, on retrouve notamment les montres Scanwatch de chez Withings, qui possède énormément de fonctionnalités de santé : Il y a un suivi de la température corporelle, un suivi de la santé cardiovasculaire, avec la fréquence cardiaque moyenne, des alertes en cas de fréquence cardiaque anormale… Il y a également des informations sur le niveau de saturation en oxygène dans le sang ainsi qu’un suivi des perturbations respiratoires.

En conclusion, on peut dire que le numérique a révolutionné le monde de la santé, du transhumanisme, à la bio-ingénierie en passant par des logiciels comme Doctolib. Mais cela peut nous amener à nous demander : les technologies et l’informatiques vont-ils un jour surpasser et remplacer les médecins ?


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