La biodégradation des déchets en France et les biodéchets   

Auteur : Elisa Moreau

Enquête : -> La pollution de l’eau dans mon pays

Pays : France

Lieu : Paris

Langue :

Tout d’abord, qu’est- ce que la biodégradation et quel est son procédé?
La biodégradation est la décomposition naturelle des déchets organiques sous l’action de microorganismes (tels que les bactéries ou les champignons). La biodégradation est donc une sorte de recyclage naturel, où les déchets sont transformés en engrais utilisé par les plantes vertes.
On peut mesurer la biodégradabilité. Pour cela, il faut prendre en compte le degré de la décomposition d’un déchet et le temps nécessaire pour obtenir cette décomposition. Ainsi, pour qu’un produit soit considéré comme biodégradable, il faut que sa dégradation se produise dans une durée courte, à l’échelle du temps humain. Par exemple, un journal est considéré comme un déchet biodégradable car il met environ douze mois à se dégrader. Un sac plastique, en revanche, n’est pas considéré comme un déchet biodégradable car son temps de dégradation dépasse les 100 ans dans un milieu terrestre et est d’environ 400 ans dans un milieu marin.
La biodégradation s’effectue en trois étapes. La première étape est la biodétérioration. C’est une dégradation au niveau de la surface qui modifie les propriétés mécaniques, chimiques et physiques du matériau. La seconde étape est la biofragmentation, ou la décomposition des matériaux par des micro- organismes. Enfin, l’assimilation constitue la troisième étape, dans laquelle la matière est assimilée par les micro- organismes.

Alors, qu’est- ce qu’un biodéchet ?
Le code de l’environnement définit les biodéchets comme « Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parcs, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce en gros, des cantines, des traiteurs, ou des magasins de vente au détail... ».
Les biodéchets regroupent donc des déchets alimentaires (restes de repas, produits périmés…) et les « déchets verts » provenant de jardins ou de parcs (brindilles, feuilles mortes, branches…).
Aujourd’hui, les biodéchets représentent un tiers de nos ordures ménagères, soit 83 kg par an et par habitant. La plupart du temps, ces déchets finissent enterrés ou incinérés, ce qui émet énormément de gaz à effet de serre.
Pourtant, ils sont loin d’être inutiles ! Ils peuvent en effet servir d’engrais organique pour les agriculteurs (grâce au compostage) et permettre la production de biogaz, qui sera ensuite réinjecté dans les réseaux en substitution au gaz naturel.
Le compostage est un procédé biologique de dégradation et de transformation de déchets organiques, permettant d’obtenir un produit valorisable appelé compost, une matière fertilisante pour les sols. Les déchets organiques se dégradent au contact de la terre en terreau par les bactéries, les champignons et les vers de terre. Il existe deux types de compostage : le compostage industriel et celui du fond du jardin. Le compostage est devenu obligatoire en 2024.
Le biogaz est un gaz produit par fermentation de matières organiques, et composé essentiellement de méthane et de dioxyde de carbonne. De plus, le biogaz participe aux objectifs de la transition énergétique, dont le but est de développer « l’énergie verte » et de réduire les gaz à effet de serre.
C’est dans cet objectif de production d’énergies renouvelables que le tri des biodéchets est devenu obligatoire le 1er Janvier 2024. Ce nouveau tri concerne tous les professionnels et les particuliers. Ce projet s’inscrit dans la loi anti- gaspillage de 2020. Ce sont aux collectivités de proposer des solutions aux citoyens, comme une collecte séparée des biodéchets ou des composteurs de quartier, par exemple.
Le tri des biodéchets pourrait avoir un impact important sur le taux d’émission de gaz à effet de serre et sur le recyclage des déchets. En effet, un déchet non recyclé peut mettre des mois, voire des années à se dégrader. De plus, la durée de décomposition d’un déchet varie en fonction de l’objet et de l’environnement.
Par exemple, un sac en plastique met entre 10 et 20 ans à se décomposer dans un environnement marin et met plus de 500 ans à se dégrader dans un environnement terrestre. Une bouteille de lait mettra 1 million d’année à se décomposer dans un environnement terrestre, mais son temps de détérioration dans un environnement marin reste inconnu.
Aujourd’hui, il existe des alternatives face au plastique (créé à partir des énergies fossiles) comme les bioplastiques. Ces derniers sont composés de matériaux d’origine naturelle (blé, maïs…) ou renouvelable. Ces plastiques sont également biodégradables ; ils peuvent se décomposer grâce à des composteurs industriels. Le bioplastique représente un avantage économique : en effet, il garantit une autonomie face au pétrole dont la ressource diminue et qui est néfaste pour l’environnement. Le but du bioplastique est de peu à peu remplacer le plastique habituel et polluant qui se retrouve trop souvent dans les mers et qui représente un danger pour les espèces aquatiques (comme les dauphins qui les avalent par erreur).

En conclusion, nous pouvons dire que le tri des biodéchets est essentiel pour l’écologie. Il permet la biodégradation des déchets pour produire des énergies fossiles comme du compost ou du biogaz, ce qui permet de réduire l’émission de gaz à effet de serre. De plus en plus d’alternatives se mettent en place pour favoriser les matériaux biodégradables (bioplastiques) et lutter contre les énergies fossiles.

Sources :
Le tri à la source des biodéchets, c’est maintenant - ADEME Infos
Tri à la source des biodéchets : une nouvelle obligation, de nombreuses solutions | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)
La production de biogaz à partir de déchets verts (youtube.com)
Restes alimentaires : quand les biodéchets deviennent du compost (youtube.com)
Biogaz | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)

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Mots-clés : Biodégradation Déchets France et les biodéchets

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